Dans ses travaux les plus récents, Kapwani Kiwanga met à profit sa formation dans le champ des sciences sociales afin d'élaborer des projets de recherches singuliers dans lesquels elle incarne le rôle d'un chercheur. Sa méthode consiste à créer des systèmes et des protocoles qui agissent comme des filtres au travers desquels elle observe les cultures et leurs capacité de mutation.
Ses projets donnent lieu à des installations, des vidéos, des oeuvres sonores ou des performances. De manière générale, sa pratique interroge des notions telles que l'Afro-futurisme, les luttes anti-coloniales et leur mémoire, ainsi que les cultures populaires et vernaculaires.
Kapwani Kiwanga a fait des études d'Anthropologie et de Religions comparées à l'Université McGill (Montréal, Canada). Elle a suivi le programme "La Seine" à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, puis le Fresnoy (Studio National d'Art Contemporain), France. Elle fût artiste en résidence à la MU foundation à Eindhoven, Pay-Bas et à la Box à Bourges, France.
Deux fois nominée aux BAFTA, ses films ont reçu plusieurs récompenses lors de festi- vals internationaux. Elle a exposé internationalement, notamment au Centre Georges Pompidou (France), au Glasgow Centre of Contemporary Art (Grande-Bretagne), à la Bienal Internacional de Arte Contemporaneo Almerfa (Espagne), au Kassel Documen- tary Film Festival (Allemagne), à la Kaleidoscope Arena Rome (Italie) et à Paris Photo (France).
Félix Pinquier est né en 1983 à Paris. Il vit et travail a Arcueil. Diplômé des Beaux Arts de Paris avec les félicitations du jury depuis 2010.
Il a pu développer depuis plusieurs années un travail de sculpture et de dessin se mêle des questions sur les dimensions secrètes et invisibles des objets.
...
Je suis fasciné par l’idée de synesthésie, ce phénomène neurologique par lequel plusieurs sens sont associés. Dans certaine forme de synesthésie, des stimuli visuels se traduisent par des réponses auditives. Le corps indique une réponse sonore à des signaux visuels.
La lecture est une certaine forme de synesthésie. Il y a dans la lecture, un espace mental qui s’ouvre, une profondeur qui dépasse les simples lettres imprimées en noir sur blanc.
Si je dis cela, c’est que la lecture des objets et leurs capacités de suggestion mentale est importante dans mon travail.
J’invente mes objets au moyen d’écriture schématique où se combine et s’associe les références à la musique, aux sons, à la sculpture, aux mathématiques, au dessin, à la poésie, au langage, à la typographie …
Le visible ne suffit pas pour comprendre ce qui est vue. Le visible ne s’interprète qu’en référence à l’invisible.
Ce que l’on voit ne sera donc jamais ce que l’on entend et pourtant, comme avec les phénomènes synesthésiques, on sait que les sensations ne sont pas exclusives.
Félix Pinquier
Bernard Pourrière vit et travaille à Marseille, il est diplômé de l’école d’Art d’Aix en Provence.
Depuis le début de son travail il s’interroge sur l’évolution et la transformation du vivant par rapport aux nouvelles technologies. Il s’intéresse aux notions d’espace temps, aux déplacements, mouvements et gestes du corps dans l’espace en corrélation avec les multimédias. Il développe un travail sonore expérimental à la fin des années quatre vingt dix jusqu’à nos jours dans des performances, mais aussi dans des installations parfois interactives. A maintes reprises il a collaboré avec des musiciens, danseurs et chorégraphes, et réalisé un grand nombre de bandes sonores pour des vidéos d’artistes.
Dania Reymond
Artiste plasticienne / Vidéaste née à Alger en 1982, vit à Angoulême.
Après des études à l'école supérieure des beaux-arts de Marseille elle intègre le post-diplôme de l'Ensba Lyon et le Fresnoy studio national des arts contemporains. Elle reçoit le prix studiocollector en 2012 pour son film Jeanne. Lors de sa participation au salon Jeune Création 2014, son travail est distingué du coup de cœur Artcollector. Elle participe à de nombreux festival comme le FID Marseille, le festival de San Sebastian ou le festival côté court. Son travail est également montré dans des lieux dédiés à l'art contemporain comme le Moma ou lors de la biennale de Lyon et la FIAC.
« Les films de Dania Reymond génèrent une plongée dans l’histoire du cinéma. Une immersion mémorielle, visuelle et sensorielle qui nous amène à réfléchir non seulement aux origines d’un art, mais aussi à son devenir. Elle explore les films : examen d’une bande-son de Pasolini, travail d’un scénario irréalisé d’Antonioni. En s’immisçant dans les plis et les recoins des images, elle mixe les temporalités, les contextes et les discours pour faire jaillir un point de vue critique de l’histoire visuelle. »
(Texte de Julie Crenn)
Né en 1964, vit et travaille à Paris
Mustapha Sedjal s’attache à démontrer les mécanismes de L’”entre-deux”.Mémoire / Histoire - Espace / Temps. Il interroge la portée des connections entre choses, évènements liés à sa situation, sa posture, face aux symboles et à la force des images produites qui lui servent de point d’appui à une mise en scène plastique qui fait appel à la multiplicité des supports et médiums; installation, dessin, peinture, vidéo. Dans cette quête le personnel se mèle à l’imaginaire collectif, les tensions produisent la subjectivité propre à tout travail artistique.
née en 1981, vit et travaille à Paris
Anabelle SORIANO est diplômée de l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris, après 3 ans d'études en architecture suivis de trois autres années à l'Ecole Supérieure de l'Image d'Angoulême.
Parallèlement, elle arrive au terme de la formation BEES (Brevet d'Etat d'Educateur sportif) en escalade aprés plus de dix ans de pratique. Loin de constituer un antagonisme, cette situation forme au contraire un ensemble cohérent et nécessaire dont les éléments interagissent en permanence.
-
Avant son cursus universitaire aux Beaux-Arts Anabelle Soriano a effectué trois années d’études à l’école d’Architecture de Lyon. Elle y a beaucoup appris dans de nombreux domaines tant cette discipline est vaste. Mais c’est avant tout la richesse du potentiel plastique de l’espace qui l’a transcendée. La réalité du métier d’architecte, dont la partie créative est souvent mise à mal par une multitude de contraintes, est la principale raison de sa réorientation.
Elle a choisi les arts plastiques afin de pouvoir exprimer plus librement sa créativité, notamment dans ce qui, en architecture, l’a toujours stimulée: la plasticité et la poétique de l’espace.
Ce sont principalement des questions de perception qui sont au centre de ses réflexions. Elle s’intéresse particulièrement aux espaces, réels ou imaginaires, qui provoquent des sensations de vertige, de perte de repères et d’orientation, de pesanteur et d’équilibre...
Un des vecteurs de cet intérêt est son long vécu en escalade. Au-delà de l’activité sportive, l’escalade lui a permis d’acquérir une expérience singulière de l’espace qui infiltre indéniablement son travail artistique: repères spatiaux, rapports d’échelle, points de vue, gravité, pesanteur, verticalité, vertige, instabilité, équilibre, risque, engagement...
Issu de cette même expérience, l’univers minéral s’est fait une place dans ses recherches mais à travers d’autres notions: érosion, stratification, relief, toucher...
Par ailleurs sa démarche conceptuelle est celle de la construction. Photographies, sculptures, dessins etc...tous ses travaux abordent des questions d’ordre spatial par la construction. Construction d’une idée, d’un plan, d’une sculpture, d’une exposition...
Né en 1982, Sami Trabelsi est diplomé ( DNAP) de La Villa Arson, Ecole Nationale Supérieure d'Art à Nice.
En 2009 il effectue un double cursus master à la Gerrit Rietveld Academie à Amsterdam ainsi qu’à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA) où il obtient son DNSAP. Il participe au programme de recherche post-diplôme: La Seine, sous la direction de Tony Brown.
En septembre 2012, il participe à une exposition collective , Click hère to resume et présente sa première exposition en janvier 2013 sous le titre de Summertime à la Galerie Karima Celestin à Marseille.
Il participe à l’édition 2012 de La Nuit Blanche à Paris où il a présenté sa première version de son projet vidéo 2,7”.
Sami Trabelsi est représenté par la Galerie Karima Celestin à Marseille.
-
L'accident.
Depuis ma série de photos intitulée Projet 13, réalisée dans l'appartement de mon enfance, j'ai compris l'importance de l'accident. Malgré un souci permanent de cadrage et de contrôle de l'éclairage, j'ai réalisé que les hasards lumineux faisaient partie intégrante de mon travail.
C’est pourquoi j’ai choisi de laisser quelques fantômes lumineux interagir dans mon cadrage.
J'en suis venu petit à petit au portrait, et plus particulièrement à la captation vidéo de ces séances de portrait, qui ont très récemment donné lieu au film Portait. Entrecoupée d’éclairs lumineux liés au déclenchement du flash, cette vidéo cache les moments de prises de vue photographiques pour laisser apparaître les moments entre les images, le rapport brut entre le photographe et son modèle.
Ce procédé montre à mon sens le grand fil de mon travail qui à la fois dévoile mes choix et ma direction d’artiste tout en soulignant l'importance du hasard.
Immédiatement après cette vidéo, je tourne des images d'une danseuse de hulla-hoop en ralentis, images qui se révéleront par la suite d'une teneur totalement différente de ce que j'avais imaginé.
Le ralenti est donc quelque chose qui m’intéresse beaucoup, puisqu'il me permet de capter des images aperceptibles, des images entre les images.
Guitemie Maldonado me propose il y a quelques mois de travailler avec le chercheur Bruno Andreotti, afin de réaliser, au sein de l’école Paris Tech, un projet à la caméra rapide pouvant capter jusqu’à 2000 images par seconde.
Le projet de travailler avec un scientifique pour réaliser une pièce en slow motion m'a immédiatement intéressé. 2000 images par seconde, cette idée est tout simplement fascinante. L'approche du scientifique est étonnante puisque pour le besoin de ses recherches, il a du apprendre à utiliser le matériel vidéo et l'éclairage.
Lorsque l’on me propose de travailler avec une caméra rapide, l’envie de continuer le portrait s’impose très vite car la possibilité de capter des « micro-gestes », des expressions très brèves, me fascine. En effet, les gestes invisibles à l’œil seront enregistrables et décryptables en un ralenti parfait.
Le premier point du projet consiste à m’installer un espace de travail au milieu du laboratoire de recherche. Bruno Andreotti m’installe une sorte de cabine de prise de vue, « photomaton », dans laquelle nous travaillons un éclairage très simple en lumière indirecte.
Je précise que la caméra filme uniquement en noir et blanc et au format carré. Je choisis donc de me rapprocher du portrait photographique classique à l’Hasselblad. Je ne souhaite pas montrer les performances techniques du ralenti utilisées fréquemment pour le cinéma mais plutôt me focaliser sur le sujet et les diverses expressions du visage comme dans un cadre photographique. Bruno Andreotti et moi déterminons un protocole de 2,7 secondes pendant lesquelles le sujet passe d’un visage détendu à une expression accentuée de son choix et un retour à un visage détendu.
L’utilisation de la caméra rapide permettra de montrer un ralenti poussé et extrêmement précis de 3,50 minutes. Paradoxalement, il s’agit d’un temps photographique ; c’est une des raisons pour lesquelles je tiens à garder la dimension de prise de vue instantanée en travaillant l’éclairage comme un éclairage de photo traditionnelle.
Je considère ce travail comme un projet de recherche collective et l'idée de confronter ma recherche à celle d'un scientifique me semble être réellement importante. En effet, nous nous retrouvons tout d'abord sur le simple fait que pour réaliser une expérience, nous devons choisir l'outil qui nous convient. Nous avons par le plus grand des hasards besoin du même outil au même moment. Le travail en commun et les résultats nous montreront l'intérêt de cette collaboration.
Sami TRABELSI
Le dessin et le dessin d’animation sont les champs d’expérimentation de Massinissa Selmani.
Ses œuvres trouvent leur source dans les coupures de presse et le photo-journalisme, manifestant l’intérêt de l’artiste pour la façon dont l’actualité est fabriquée et médiatisée. Le dessin lui permet d’opérer une mise à distance avec l’immédiateté et la prolifération de ces images, en déconstruisant leurs codes et en soulignant leur ambiguïté.
Sur le mode du collage et de la collision, les dessins de Massinissa Selmani ré-interprètent les photos d’archives en juxtaposant des éléments incompatibles, mettant en scène de petites histoires dans la grande Histoire. Des histoires plausibles bien que hautement improbables. Entre tragique et comique, férocité et délicatesse, l’absurde n’est jamais loin, l’incident non plus. Face au spectacle de l’actualité, Massinissa Selmani choisit l’économie et la retenue, laissant place à l’imaginaire dans les espaces vides de ses dessins.
Son travail est en ce moment exposé à la biennale de Venise, à la triennale de Vendôme et prochainement à la biennale de Lyon.
Massinissa Selmani est né à Alger en 1980. Il vit et travaille à Tours.
galerie karima celestin
art contemporain | contemporary art